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Présentation

  • : Alexandre Papilian
  • : Ne pas être seul dans la proximité de la création. - Partager ce qu'on peut partager pendant la lutte avec les ombres - pendant la danse avec. Personnalité(s) forte(s) et inconfondable(s), se faire intégrés dans des communautés riches en névrosées, bien intégrées dans le monde actuel.
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  • Alexandre Papilian
  • Ecrivain et journaliste franco-roumain. Le sarcasme dépasse de loin la tendresse qui,elle, reste un voeu créateur de nostalgie. Volilà !
  • Ecrivain et journaliste franco-roumain. Le sarcasme dépasse de loin la tendresse qui,elle, reste un voeu créateur de nostalgie. Volilà !

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7 janvier 2019 1 07 /01 /janvier /2019 07:33
Œuf de fou 1
- pseudo-satyricon -
(suite 44)
« Quelle est la différence
entre nous et une maison de fous ?
Ils ont une direction lucide, eux ! »
Blague audiovisuelle.
 
« La folie de l’homme raisonnable
est anatomisée à fond par
le clin d’œil du fou. »
Shakespeare, Comme il vous plaira, II, 7 56-57
 
 
 
Vêtue d’un simple mais très sexy, beau et fin tablier bleu à plastron et de chaussures élégantes à talons aiguilles, Incognito faisait cuire des côtes de porc. Elle exhibait devant Stroë ses fesses fermes, très bien situées, ses longues jambes élancées, son beau dos à la peau fine et lisse.
Autour d’elle, air et lumière étaient une seule et même chose.
Attablé au milieu de la grande cuisine, Stroë, à peine rentré, sirotait un whisky sans glaçons.
 
Il regardait sa compagne d’un œil bienveillant. – Celle-ci écarta un peu les jambes.
 
- Ça te va, la vue ? dit-elle en tendant ses deux bras – dans un élan joyeux et sado-masochiste de crucifixion domestique –, pour sortir le sel, le poivre et les herbes du placard. Tu veux voir plus ? Mieux ?
 
Stroë émit un grognement de plaisir.
 
La belle femme tourna la tête vers lui, les yeux verts brillant avec intensité. Sur ses joues rondes à la peau de pêche, deux fossettes indiquaient qu’elle souriait. Elle était de bonne humeur.
 
Pour la nouvelle arrivée dans la vie de Stroë, être de bonne humeur n’était pas encore une habitude et d’autant moins encore un tic ou une manie, comme il arrive souvent.
 
- Être de bonne humeur n’est qu’une obligation
supplémentaire, dont une femme doit absolument s’acquitter, avait-elle récemment chuchoté en plein entrain marasmatique, en plein marasme euphorique de plaisir et d’auto-admiration.
Elle s’approcha de Stroë et prit une gorgée du verre de celui-ci. Ses lèvres rose-pâles jetaient des éclats exquis.
<>
La jeune et belle femme – nue sous son tablier et dans ses chaussures à talons hauts –, qui faisait cuire des côtes de porc, était, soulignons-le, une des sous-créatures de la très hideuse Barbara.
 
D’une manière plus qu’habituelle – naturelle ! – Barbara se sentait pleinement femme.
 
- Une femme moche souffre. La souffrance rend vrai. Surtout lorsqu’il s’agit d’une femme. La femme, pour être vraie, doit souffrir. Une vraie femme se doit d’être au moins laide sinon épouvantable, horrible et horripilante – pour bien/beaucoup souffrir ! C’est une nécessité absolue et urgente affirmait-elle assez souvent.
 
- Pourtant, comme on vient de le voir, elle n’était pas hostile que nombre de ses sous-personnes soient de bonne humeur.
Habituellement, Barbara vaquait dans le pré-caprice.
Pas toujours, c’est vrai – mais quand-même.
 
Pas maintenant, en tout cas. Elle gambadait, maintenant, dans la cuisine où, en épousant les formes splendides de la souriante Incognito, on préparait des côtes de porc, et où on sirotait du whisky... Nue sous son tablier et dans ses chaussures à talons hauts, faisant cuire les côtes, la nouvelle compagne de Stroë n’était pas épouvantable, comme elle aurait pu être en tant que sous-créature de la grande et terrifiante Barbara. Non. Elle était splendide. Elle paraissait sortie directement d’une BD coquine grand public. Pour le public le plus grand possible. Pour le public énorme !
 
(Pas question donc de pré-caprice ou de caprice tout court. – Encore que, qui sait !...)
 
Avertissement
Toute ressemblance
avec ce qui s'est passé,
qui se passe
ou
qui va se passer
à RFI
a été, est ou sera
fortuite.
 
Pareil pour toute différence.
 
 
En vente chez moi et sur Amazon (version brochée), sur Kindle (version ebook)
Blog : www.alexandre-papilian.com/
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