Quatre formes nécessaires de folie obligatoire – Mourir 11
Celui qui ne mourra pas n’est pas né.
Ils s’agitent pour me faire revenir et, une fois ramené ici-bas, me lorgner. Une sorte de contre-énergie.
Sachant qu’ils vont tous mourir un jour, on enfonce maintenant en eux ses racines nouvelles, tentaculaires. On suce leurs vies. On en extrait un suc pas très abondant, léger, discret. Une sève qui a affaire à la vie morte. Quelque chose qui donne et entretient la vie morte.
Il faut toucher à cette vie morte pour éprouver un plaisir interdit aux mortels. Il faut la subir, il faut la vivre, cette vie morte, il faut entrevoir les merveilles cachées dans la démence de la mort.
Je les vide. Eux, ils se renouvellent et se remplissent sans cesse de leur délicieuse et perverse substance vampirisable. Ils sont jeunes encore. Insatiables.
Je me suis découvert un nouvel organe de sens. Il ne s’agit pas d’un nouveau sentiment mais plutôt d’une nouvelle sensation.
À chaque sensation, son organe de sens.
...Des quasi-sentiments bienveillants. Des sentiments inutiles. Des sentiments sans sens. Des quasi-sentiments stupides, broyeurs/consommateurs d’énergie dans le vide. Des sentiments entropiques. Sans justification. Sans plaisir.
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Blog : www.alexandre-papilian.com/