Quatre formes nécessaires de folie obligatoire – Mourir 32
Je regrette de ne l'avoir pas violée. Le bonheur l'a faite trop belle pour qu’elle soit issue de mes tripes… Elle m’est extérieure, étrangère. Et, comme toute femme extérieure, étrangère, elle doit être baisée. Elle existe, elle est faite pour être baisée.
Mon regard a été probablement parfaitement parlant. Plus que. L’expression de ma fille est devenue plus que spéciale. En tant que descendante des filles de Loth, elle éprouvait le plaisir pécheur, interdit, mais aussi le ressentiment écœurant à l’égard du Diable. Tout en rongeant mes entrailles, Belzébuth s’agrippait à sa vie de Magali ; comme une tique.
<>
Elle n’a pas pleuré. Elle s’est contentée de faire pousser intérieurement un arbre silencieux de haines, haineux, malsain, malfaisant.
Elle a baissé le regard. Elle a pris congé de moi.
Une fois à la maison, elle a eu une forte hémorragie.
<>
Elle a effrayé tout le monde. La femme s’écoulait d’elle. Le sang l’emportait. Magali ne mourait pas, je le sais avec certitude, mais elle quittait sa condition de femme fertile. Elle somatisait le choc que je lui avais administré en regrettant de ne pas l’avoir violée. Le choc que le Mal lui avait administré.
<>
Ce n’est pas un cancer. (On vient de lui envoyer les résultats des analyses.) Ce n’est même pas un kyste bénin. C’est la ménopause. Elle n’est pas morte. Elle a certainement encore à apprendre et à souffrir.
Bonté, beauté, ménopause, crâne trépané, ne pas mourir.
En vente chez moi et sur Amazon (version brochée), sur Kindle (version ebook)
Blog : www.alexandre-papilian.com/