Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Alexandre Papilian
  • : Ne pas être seul dans la proximité de la création. - Partager ce qu'on peut partager pendant la lutte avec les ombres - pendant la danse avec. Personnalité(s) forte(s) et inconfondable(s), se faire intégrés dans des communautés riches en névrosées, bien intégrées dans le monde actuel.
  • Contact

Profil

  • Alexandre Papilian
  • Ecrivain et journaliste franco-roumain. Le sarcasme dépasse de loin la tendresse qui,elle, reste un voeu créateur de nostalgie. Volilà !
  • Ecrivain et journaliste franco-roumain. Le sarcasme dépasse de loin la tendresse qui,elle, reste un voeu créateur de nostalgie. Volilà !

Texte Libre

Rechercher

Archives

24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 10:15

 

 

Œuf de fou

 

 

« Quelle est la différence entre nous et une maison de fous ? Eux, ils ont une direction lucide ! »

Blague audiovisuelle.

 

« La folie de l’homme raisonnable est

anatomisée à fond par le clin d’œil du fou. »

Shakespeare, Comme il vous plaira, II, 7 56-57

 

VI

 

4

« Il faut noter, et je compte sur la compréhension de mon ministre dans le cas où je déciderais de lui livrer ces informations, il faut noter donc que ces deux garces, Muguette et Gnito, ces deux chameaux, vaches, chipies et autres chiennes, ont débattu de leurs obsessions antagonistes. Ce serait sans doute trop pédant d’étaler ici l’échange des dires auquel elles se sont livrées1. Ce serait utile et suffisant de suggérer pourtant que, vers la fin de la conversation, l’entente régnait entre les deux salopes. Je veux dire, avant qu’elle n’aient quitté l’appartement de Stroë pour sortir dans une direction méconnue ».

 


1 « Une ébauche de synthèse, pourtant, pour ceux qui seraient éventuellement intéressés.

« Gnito.

« Connaisseuse en Oubli, veut rendre service au monde à travers le journalisme français international, mondial, universel, en lui augmentant la capacité d’oubli.

« - On n’a jamais vu une chose pareille, on lui disait des fois. Du moins en France !

« - Justement ! La France est en retard. C’est évident. Le journalisme doit cibler le et mener à l’oubli. La résistance à l’oubli est simplement un avatar d’un temps révolu où on se croyait obligé, où on se faisait un devoir de savoir, donc d’apprendre. Aujourd’hui c’est différent. D’un côté on n’a plus besoin d’apprendre. D’un autre, nous constatons que le savoir échappe à tout contrôle.

« - On sait sans mesure, aujourd’hui.

« Et surtout on sait, on connaît sans concertation.

« On sait des choses très différentes. Au point qu’on ne sait plus qui sait quoi. Naturellement, cela a comme conséquence le fait que n’importe qui fait ce qu’il lui plaît avec ce qu’il croit savoir, sans se soucier le moins du monde de ce que l’autre croit savoir et de ce que l’autre entend faire avec ce qu’il croit savoir.

« Autrement dit on est condamné à ne pas comprendre ce que l’autre fait avec ledit savoir cru.

« - Du verbe croire.

« Bien évidemment, tout ça mène à des mésententes, voire à des guerre.

« Pour éviter la guerre, il n’y a qu’une solution : appuyer sur la pédale économique et financière. Ce qui nous dirige directement vers une déshumanisation accélérée, encore plus fonctionnelle que celle de la guerre. Car, franchement, quel être sains d’esprit pourra affirmer que l’homme est économique et financier – ou il n’est pas ? L’homme n’accepte que temporairement des limites, il n’accepte pas d’être limité. Il se prend parfois pour Dieu. En tout cas, le seul domaine, le seul endroit où la limite ne fonctionne plus est l’oubli. Et le journalisme, étant donné ses vertus de quatrième pouvoir dans le monde, doit provoquer, créer, développer, enrichir et surtout faciliter l’oubli.

« Muguette.

« Quant à elle, elle attend de Manele Nicolâyë qu’il sauve Ică , certes, mais cela pour mieux le détruire.

« Les choses, loin d’être simples, sont toutefois exprimables, exposables.

« Avant que le Grand Caprice n’agisse selon sa loi, c’est-à-dire selon ses caprices, en fondant ainsi l’époque où le caprice fait loi et foi, le couple Ică-Muguette avait deux filles. Florence et Violence. Il serait superflu de rappeler toute cette vieille histoire ante-Capricieuse. On se contentera de dire que Violence, l’aînée, et Florence, la cadette, étaient sorties complètement du souvenir de ces deux rescapés du Grand Caprice, Ică et Stroë. L’oubli, très utile au journaliste contemporain et moderne, était actif chez ces deux Directeurs de RFI.

« - Ils devaient oublier toutes les nouvelles, une fois celle-ci plus ou moins mâchées (mais nullement assimilées) et crachées au public. Le mécanisme de l’oubli devait se laisser entrer dans la chair, se laisser s’incarner, au point de basculer en réflexe ou, pour achever les choses, en instinct.

«  On dirait qu’il s’agissait d’un vrai talent. Le talent de l’oubli étant, paraît-il, plus approprié aux temps modernes que n’importe quel autre reflex ou instinct. Le talent de l’oubli était d’ailleurs plus élégant que les deux autres, le reflex et l’instinct, qui n’étaient, eux, que triviaux, voire blessants par leur goujaterie.

« Ică et Stroë, donc, avait complètement oublié Florence et Violence.

« - Eux, oui. Mais pas Muguette.

« Elle savait pertinemment que ses deux rejetonnes avaient bénéficié de la protection de Manele Nicolâyë. En bénéficiaient-elles encore, peut-être ? Muguette savait aussi, pertinemment, que cette chipie de Gnito, visait non pas Stroë, le patron des Français de RFI, mais Ică, le patron des Langues de RFI. C’était là qu’elle voulait inoculer son venin, son oubli !

« - La salope !

« Muguette ne pouvait pas laisser passer cela. Non pas qu’elle aurait aimé Ică . Elle n’était pas capable. Elle ne pouvait d'ailleurs aimer personne. Ce n’était pas ça, donc ! Mais, quand même !

« - Ça va pas, non ? »

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires