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  • : Alexandre Papilian
  • : Ne pas être seul dans la proximité de la création. - Partager ce qu'on peut partager pendant la lutte avec les ombres - pendant la danse avec. Personnalité(s) forte(s) et inconfondable(s), se faire intégrés dans des communautés riches en névrosées, bien intégrées dans le monde actuel.
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  • Alexandre Papilian
  • Ecrivain et journaliste franco-roumain. Le sarcasme dépasse de loin la tendresse qui,elle, reste un voeu créateur de nostalgie. Volilà !
  • Ecrivain et journaliste franco-roumain. Le sarcasme dépasse de loin la tendresse qui,elle, reste un voeu créateur de nostalgie. Volilà !

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29 juin 2017 4 29 /06 /juin /2017 22:42

Tous !

 

 

Je commence à avoir peur. Ma copine Gaëlle, une Irlandaise lesbienne, a mis entre nous un mur de nervosité haineuse. Le vote de la loi dite du « Mariage pour tous » y est pour beaucoup. Autant pour elle, que pour moi.

Avant cette loi, tous les vendredis, après le boulot, on allait en masse (enfin, une grosse dizaine de cols blancs), chez Mômô, le patron du Florid, le café d'en face. On y passait une petite heure, peut-être un peu plus. Nous papotons. Nous faisions aussi un peu de politique. Nous prenions quelques nouvelles du quartier. Nous écoutions les brèves de comptoir des quelques habitués. Et tout était bien, agréable, léger, sans suite. Nous décompressions.

Le monde a changé depuis d'une façon que je ne peux caractériser autrement que comme brusque et venimeuse.

Le débat mené par la presse, les manifestations contre cette loi, les paroles pleines d'amertume et de méchanceté des intéressés des deux côtés, ont fait que les avant week-end n'étaient plus ce qu'ils étaient. Les commentaires liés à cette foutue loi étaient durs des deux côtés. L'incompréhension s'est vite installée comme seule réalité. Même quand l'hypocrisie fonctionnelle faisait que les gens ne se cassaient pas la gueule.

En tout cas, Gaëlle ne venait plus au Florid. Elle avait peur. La journaliste qui s'était érigée en fer de lance (la meilleure défense étant l'attaque) des homos, des mono, des anti-hétéros, des anti-croyants, et ainsi de suite, aurait reçu des menaces. Des pédés, ailleurs dans la géographie, s'étaient fait tabasser par leurs détracteurs. Ces derniers, plus que détracteurs, en réalité, s'étaient trouvés un sujet de révolte. On était en train de changer leur civilisation. Ils n'acceptaient pas ce développement des choses. Les coupables, les gays et les lesbiennes, dont on acceptait les perversions, les déviances, les maladies, les monstruosités, dont on acceptait l'existence perverse, déviée, malade, monstrueuse, ne comprenaient pas quelle était leur place dans la société. Ils voulaient imposer maintenant aux enfants, qui n'avaient rien demandé, des vies perverties, perverses, déviées, malades, monstrueuses, bref, anormales, au sein de foyers homos en manque d'enfant, en manque d'altérité et en fin de race.

Une fois la loi votée, ma Gaëlle a changé au delà de toute imagination.

Elle est devenue revancharde, agressive, anti-hétéro, anti-homme, anti-chrétienne. Dans son regard il n'y avait plus de place pour autre chose que pour la flamme folle de la haine déterminée.

Elle affirmait que l'hétérosexualité n'était pas bonne. Elle attirait l'attention de l'auditoire sur Hitler, Staline ou Mao, tous des enfants issus des couples hétéros.

- Tous !

 

Blog : www.alexandre-papilian.com/

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